S’emparer de la tragique métamorphose d’Actéon (ce chasseur transformé en cerf par la déesse Diane, qui finit dévoré par ses chiens). Questioner la transformation perpétuelle du corps humain, le corps vieillissant, dégénérescent. Inviter les spectateurs et spectatrices à être les témoins d’une lente et inexorable altération.
Sur scène, l’interprète s’entête dans une gestuelle répétitive, hypnotique, glissant de l’homme à la bête et de la présence à l’effacement. L’écriture chorégraphique permet le glissement, crée aussi l’inattendu et la contrainte. Elle impose des bascules involontaires, à l’image de cette transformation non désirée, dans un jeu de métamorphose constante et inéluctable.
La beauté infinie de la musique d’Arnold Schoenberg, La Nuit transfigurée, narrative et lyrique, vient en contrepoint suggérer à la fois la forêt, le danger, la magie et fait pétiller l’imaginaire.